On est plus habitué à entendre parler de la transhumance des moutons que de celle des abeilles, pourtant celles-ci passent aussi l'hiver dans nos collines méridionales...
C'est là que la température plus clémente leur permettra de passer la mauvaise saison sans puiser trop dans leurs réserves, et de profiter dès la fin février des premières fleurs.
Quand les beaux jours reviennent, je commence à déplacer mes 5 ruchers (d'environ 80 ruches chacun), et ceci jusqu'à l'automne.
Pour obtenir une qualité de miel particulière, il suffit donc d'amener le rucher au bon moment dans un lieu à forte concentration florale, par exemple au milieu d'un champ de lavandes. Les abeilles récolteront naturellement les fleurs qui les entourent, et majoritairement celles qui produisent le plus de nectar à ce moment-là. On peut donc imaginer de récolter deux miels différents au même endroit mais à des dates différentes.
Pour transhumer un rucher, on charge les ruches sur un camion, le soir. Il est impératif de les déplacer de plus de 3 km, sinon les abeilles gardent leurs repères initiaux et reviennent à l'emplacement précédent. On les décharge ensuite, sur le lieu de la future récolte, avant le lever du soleil. Une nouvelle technique permet cependant de déroger à cette règle. Il s'agit d'un filet noir aux mailles serrées, dont on recouvre le camion et qui nous permet de dormir un peu avant de décharger seulement dans la matinée.